2009/05/24

Charbon propre ?

Je n’aime pas les théories du complot. Je ne crois pas que des poignées de maniaques nous manipulent pour nous envoyer dans le mur, instaurer un régime fasciste et nous mettre en esclavage. Ce sont des pères fouettards que nous utilisons pour nous faire peur, des allégories simplificatrices. Je crois à la somme des actions des hommes qui parfois dérapent, se mentent, se trompent.

L’industrie américaine du charbon pourrait bien me faire changer d’avis.

Al Gore a profité de sa dernière intervention à TED (1) pour montrer du doigt les égarements de l’industrie du charbon (regardez-la, c’est court et bien). ‘’Clean Coal’’ est le nouveau mot d’ordre. Les médias sont envahis par les publicités du lobby pro-charbon.

Le charbon fournit 26 % de l’énergie mondiale mais 41.7% des émissions de CO2 (2). L’immense majorité des 5543 Mt brûlé chaque année est consommée par la Chine (2 549 Mt) et les États-Unis (1052 Mt) (2). D’où l’enjeu.

Ces publicités n’ont aucune crédibilité. Il s’agit uniquement de propagande : pas un seul fait n’y est exposé, elles sont donc difficilement attaquables. L’un des enjeux cachés est la question du stockage du carbone, option largement entamée par les rapports scientifiques (lire le mémo de Greenpeace (3) par exemple). Mais surtout aucune technologie de changera le charbon en énergie renouvelable alors pourquoi continuer ? Par habitude sans doute, cette habitude qui fait que chaque organisation humaine qu’elle soit politique, économique ou spirituelle œuvre d’abord pour sa survie en tant qu’organisation. Ce ne sont pas des fous, seulement des aveugles qui cherchent à se maintenir et c’est au reste de la société de leur dire non.

Car il y a tout de même un problème de paradigme. Une bannière publicitaire du même lobby vue sur le site du NYT demande à Obama une politique du changement climatique qui ne pèse pas sur l’économie. Tout d’abord cela démontre une méconnaissance du problème alors que devant l’urgence nous savons que le coût de l’inaction est plus cher que celui de la réaction. Mais surtout ces personnes croient encore que l’économie peut choisir de prendre en compte l’environnement ou pas. Ils font du commerce sans comptabiliser leur stock, notre stock. Les problèmes environnementaux ne sont pas des tendances marketing saisonnières, ce sont des contraintes incontournables au même titre que la gravité et les additions/soustraction des budgets de nos entreprises. La seule différence avec la nature c’est que plus vous la comprenez plus vous pouvez en tirer des profits intéressants (4) mais cela commence forcément avec l’acceptation de l’environnement comme limite physique du développement.


1-http://www.ted.com/index.php/talks/lang/eng/al_gore_warns_on_latest_climate_trends.html

2-http://www.iea.org/textbase/nppdf/free/2008/key_stats_2008.pdf

3-http://www.greenpeace.org/international/campaigns/climate-change/coal/carbon-capture-and-storage

Résumé en français : http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/faux-espoir.pdf

4-http://www.ted.com/index.php/talks/lang/eng/ray_anderson_on_the_business_logic_of_sustainability.html

2009/05/12

Silence les enfants



Cet été la SNCF va tester des voitures réservées aux ''familles''.